EXPLORATION
« Ce qui était important pour nous, c’était de garder l’aspect conte de la pièce, de parler avec le public, d’être dans le public, et la vidéo pouvait venir briser cela parce qu’on tombe dans quelque chose de plus onirique, on est dans un film plutôt que dans la vie réelle comme la pièce le voulait au départ. Il fallait donc trouver un équilibre, il fallait se questionner à savoir jusqu’où on pouvait aller. C’est ce qui était difficile et, en même temps, c’est ce qui était intéressant. » – Marc-André Berthold et Simon-Pierre Lambert
En effet, les metteurs en scène se sont vite rendu compte que, dans certaines scènes, il y avait redondance entre texte et vidéoprojections; il fallait donc qu’il y ait une réécriture de la pièce pour épurer le texte et laisser place aux vidéoprojections s’ils décidaient de continuer dans la voie du numérique.
Disposition scénique initiale
Deux écrans sur les côtés recevant la vidéo du projecteur placé à l’arrière de la salle, et un projecteur placé à l’avant de la scène installé au plafond (voir photo avec projecteur encerclé), projetant sur le mur du fond de la scène ainsi que sur les comédiens.
Cette disposition a été décidée lors de la rencontre préparatoire entre les formateurs et les créateurs.
Problématique d’ombre et des éléments théâtraux
Les metteurs en scène et l’équipe se sont vite rendu compte que le projecteur vidéo au plafond à l’avant de la scène n’était pas souhaitable, car la silhouette des comédiens devenait rapidement visible sur le fond de la scène telle une ombre chinoise, alors que ce n’était l’effet recherché; de plus, après avoir travaillé un certain temps avec la marionnette fabriquée de carton insérée au bout d’un bâton, une difficulté supplémentaire est apparue : celle pour les comédiens de créer l’image et l’effet d’ombre voulus avec la marionnette.
L’équipe a réalisé que les comédiens pouvaient eux-mêmes devenir les personnages d’ombre. Malgré toute son utilité dans la version originale de la pièce, la marionnette n’avait donc plus sa place, puisqu’un univers plus grandiose pouvait être créé grâce aux projections numériques.
Nouvelle disposition scénique
La disposition des éléments scéniques a donc été repensée au complet. L’équipe a ajouté un écran au milieu de la scène (entre les deux écrans déjà présents) et le second projecteur vidéo initialement placé au plafond a été repositionné derrière ce nouvel écran. Les comédiens pouvaient ainsi jouer très proche de ce nouvel écran sans interférer avec la projection qui se faisait au même moment par l’arrière.
Le projecteur vidéo dans le fond de la salle servant à projeter sur les deux écrans latéraux a été conservé; il a aussi servi à certains moments à projeter sur l’entièreté de la scène, soit sur les trois écrans en même temps.
En se positionnant à l’arrière de ce nouvel écran, précisément entre l’écran et le projecteur vidéo, les comédiens pouvaient interpréter certains personnages sous forme d’ombres, et même jouer aisément avec les dimensions des ombres.